L’histoire du Tango ( Acte 6 )

L’histoire du Tango de 1955 à 1980 : la répression affecte le tango.

En 1955, le président Perón est renversé et la nouvelle politique mise en place affecte durement le tango. Les nationalistes péronistes encourageaient la musique argentine et limitaient, par des quotas, la diffusion de musiques étrangères. A contrario, la nouvelle dictature militaire au pouvoir refuse ce qui pourrait rappeler cette précédente politique. En important de nouvelles musiques nord américaines aux influences jazz et swing, la jeunesse trouve désormais le tango démodé et le délaisse. La répression se traduit aussi par une nouvelle loi interdisant la réunion de plus de trois personnes. Par conséquent : les orchestres se dissolvent, les tanguerias ferment. Pour échapper aux emprisonnements, de nombreux artistes s’exilent ( comme le bandéoniste Juan José Mosalini ou l’écrivain Julio Cortazar…

L’émergence du tango nuevo d’ Astor Piazzola.

Dans ce contexte, Astor Piazzola offrira un tango libéré, d’avant-garde, hors des pistes de danse. Il concevra un nouveau répertoire qui bouleversera tous les codes du tango traditionnel. En effet, il mêlera la musique de tango populaire aux harmonies du jazz et de la musique classique. Il déconstruira les compas (rythmes) traditionnels, sortira des carrures mélodiques usuelles, accentuera les respirations et nuances… Il invitera aussi la guitare et le bandonéon électriques (quelques fois la batterie) dans l’orchestre. Cette musique aux accents populaires sera jouée et appréciée des plus prestigieuses salles de concert étrangères. Bien que tout d’abord décrié par les danseurs traditionalistes, on doit à Astor Piazzola d’avoir maintenu l’âme de cette musique hors de son berceau.

Ce génial compositeur fera prendre conscience au reste du monde que le tango argentin est l’essence d’un peuple : du peuple argentin. Il sera considéré comme le chef de file du tango nuevo : tel que musique de concert à qui il a donné un nouveau souffle. © Contenu protégé.

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